13 mai 2010

Ce n'est pas un long fleuve tranquille

#shittypartiels


J-7, Vous vous rendez compte que vous avez bientôt des partiels à passer et que ce serait peut être le temps de vous y mettre. Quoi de mieux que d’attendre le dernier moment pour commencer à réviser vos 15 matières des 60 pages chacune ?


J-6, Assez rapidement, vous vous apercevez que pour commencer les révisions il vous faudrait vos cours…complets, sans «rattraper cours du 24 février » ou « voir cours Mélanie » au milieu de vos leçons. Un peu à l’arrache, vous essayez de choper des cours un peu partout ! En ce qui me concerne, mention spéciale à Mélissa…


J-5, Une fois tous les cours rassemblés, propres et relus, vous sentez que vous êtes sur la bonne voie et vous décidez de vous relaxer un peu. Vous en profitez pour appeler tous vos potes de longues dates et abuser du chat Gmail et vous adhérez à des groupes Facebook comme « J’ai un problème de motivation avant que j’aie un problème de temps » ou « c’est décidé, je me concentre… Oh le joli papillon ». Après coup, peut être aurais-je aussi du adhérer au groupe « J’écris un blog où mes propos sont parfois mal compris et je m’en excuse car mon but n’est pas du tout de blesser les gens ».


J-4, Vous vous décidez enfin à ficher. Juste comme ça, pour le fun, vous vous amusez à résumer en 5 lignes la règle des taux de fixes variables sur des petites fiches bristol qui ne serviront que 2 jours. Au fur et à mesure que vous avancez, vous vous apercevez de la masse de travail qu’il y a encore à accomplir. Mais ça tombe bien, vous ne réussissez à travailler que sous pression.


J-2 Ces petites fiches sont devenues vos meilleures amies et vous les trimballez partout, où que vous alliez. Toilettes, salle d’attente, supermarché, train, métro, lit, cuisine, canapé…elles sont toujours là et en même temps, personne risque de vous les piquer étant donné qu’elles ne sont compréhensibles que par vous (surlignés et soulignées au stabilos fluos, elles ressemblent plus à des œuvres d’art contemporain qu’à des mémos pour révision).


Ces fiches, vous les apprenez par cœur, ou tout du moins vous essayez. A base de moyens mnémotechniques (BDS pour Becker Desrosières Michelat) et de stratégies en tout genre, vous en venez finalement à bout et êtes fiers de pouvoir citer les 3 points du grand II du chapitre 6. Ce qui vous reste le plus en tête toutefois, ce sont toutes ces petites anecdotes et petites phrases inutiles du genre « Selon le CE du 17 mars 1965 on ne peut pas être amputé d'un bras et chef de service d'une maternité » ou encore « En 1902 dans les estaminets, les candidats aux élections avaient ouvert une ardoise pour leurs électeurs, ces derniers pouvaeint donc boire gratuitement jusqu'au scrutin. ». Ça ne vous fera remporter aucun point aux partiels et pourtant dieu sait que vous auriez fait carton plein si on vous aviez interrogé sur la condition de vie des prostituées au 19ème siècle.


La veille, chacun adopte une attitude différente. La nuit blanche, facilitée par l’ingurgitation de guranson, red bull et vitamines en tout genre. Le coucher à 21h après avoir relu les fiches vite fait, après avoir pris un bon bain chaud et une infusion. Le coucher 23h après s’être maté quelques séries et jeté un coup d’œil sur l’actualité pour se donner bonne conscience.


Le jour J est un vrai calvaire. Vous avez passé la nuit à vous tourner et à vous retourner, à réciter vos cours dans votre tête et à regarder l’heure toutes les 30 minutes afin de bien vérifier que vous ne louperez pas votre réveil (alors que vous aviez enclenché 3 alarmes pour l’occasion).


Vous arrivez donc dans votre salle avec des cernes noir ébène, les cheveux sales, le visage pale et les yeux vides. Vous êtes fatigués et ça se voit, mais tout le monde est pareil et ça, c’est sacrément réconfortant! Vétus de votre jean le plus confortable et de vos converses cultissimes, vous avez bien pensé à enfiler une armada de pulls, car le chauffage est en option dans votre soi disant grande école (c’est pas comme si il ne dépassait pas les 5 degrés et qu’on se les gèle ?). Stylo, blanco, carte d’étudiant, vous êtes rodés et attendez avec impatience qu’on vous distribue les sujets.


Et là, le couperet tombe « En quoi les sciences sociales sont elles différentes des autres sciences ? », « Quels sont les objectifs et les limites des politiques économiques ?», « Quel mode de scrutin pour les élections de 2014 ? » et j’en passe. A chaque fois c’est pareil : prise de connaissance du sujet, regard circulaire dans la salle, clin d’œil complice à ses acolytes, commentaires rapides à voix basse -mais assez pour que votre voisin vous entende et compatisse-, panique, réflexion, re-panique, re-soupir, idées lancées à la volée, problématique, intro, ébauche de plans, retranscription, relecture et emballé c’est pesé... Oui sauf que parfois, au moment de l’étape de la réflexion…c’est le flou le plus complet. Alors on blablate, on brode, on abuse des synonymes et des métaphores pour embrouiller le correcteur et lui faire croire qu’on sait parfaitement de quoi on parle. #çapasseouçacasse


Un mauvais moment à passer est aussi la crise de nerfs devant sa feuille, vous savez quand on cherche un auteur ou qu’on ne se rappelle plus de la théorie évoquée au grand A) du chapitre 4 de la leçon 5. « ça commence par un C et y a le son ‘ouin’ dans son nom… Putain comment il s’appelle ?!! ». On l’a sur le bout de la langue,. On tirerait bien la langue, juste pour vérifier qu’il n’est pas là, mais ça fait un peu con et on se marre tout seul rien qu’à l’idée qu’on ait pu imaginer de faire une telle chose. Il faut dire que les partiels ça rend un peu débile aussi. On perd tout d’un coup toute capacité à avoir des conversations normales. On est capable de vous citer les 14 règles de stratégies ou de dessiner la Courbe de Philips les yeux fermés mais en ce qui concerne le reste, faut pas trop en demander. Quand on en arrive au point d’avoir un fou rire sur le prénom de Keynes, « Tu savais que Keynes s’appelait Maynard ? Non mais qui appelle son fils comme ça sérieusement ? » Et ben là on sait qu’on a touché le fond.


Heureusement, après une semaine de supplices et des heures et des heures de masturbation intellectuelle, la délivrance arrive. Petit à petit, on reprend vie, c’est le retour à la civilisation. Ménage, shopping, manucure, vaisselle, épilation, tout y passe. #bornagain.


Par contre, pas de cure de sommeil en perspective. D’abord, on fête ça et on le fête dignement, ensuite seulement on dort. Et une soirée post partiel, une ! Merci aux organisatrices de la soirée Karaoké de nous avoir laissé faire notre catharsis sur David Halliday. Et un grand big up à tous ceux qui ont sorti cette phrase à un moment ou l’autre de la soirée « Et, mais les PES, qu’est ce que vous faites là ? Vous n’avez pas un mémoire à finir ? ». Et une semaine de calvaire recommence…

2 commentaires:

  1. moralité: faut pas trop s'intéresser à l'auvergne.

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  2. moralité: faut avancer son mémoire un maximum avant les partiels...ca pourrait te servir pour dans 2 ans !

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