21 avril 2010

North Side Story


#leretourdesbeauxjours


Assises à la terrasse d’un café avec nos acolytes, on parle de tout, de rien, enfin… surtout de tout. On les charrie sur leurs hypothétiques coups d’un soir : « la brune courte sur patte là ? », « la fausse blonde que tu voulais emmener dans les toilettes ? ». On leur déballe nos états d’âmes : « le frigo gèle tous nos aliments, vous ne voudriez pas venir jeter un œil ? », « Pourquoi il ne me rappelle pas ? Tu me rappellerais toi hein ? Il t’a rien dit par hasard ? ». Et soudain, en plein débat autour de la marinière pour hommes, les bouches se ferment, les yeux se plissent et les poils se hérissent. La main sous le menton, la pose assurée et la tête haute, ils ne nous écoutent plus, nous sommes devenues invisibles.

Une fille est en train de passer dans la rue et ils sont ostensiblement en train de mater.

Bon, du coup on décide de la regarder nous aussi #normal, histoire de pouvoir subrepticement la critiquer. C’est net, clair et précis. Une fois notre mission accomplie, on repart rapidement sur nos tribulations quand on s’aperçoit qu’ils ne sont pas encore revenus au cœur de la conversation. Non, non, ils discutent égoïstement entre eux :

« Elle c’est un 3 », « Non, c’est un 4 », « Arrêtez les gars, elle vaut largement un 5 ! »

Oula, Garçon, ramenez nous des cappuccinos s’il vous plait, on va rester encore un petit peu, les choses deviennent intéressantes…

Nos hommes, la testostérone au maximum, sont entrain de noter la demoiselle. Devant notre étonnement, même pas penauds, ils nous apprennent qu’ils ont en fait un classement et qu’ils attribuent arbitrairement des notes aux filles de 1 à 10. « On ne met pas de 0 parce que le 0 ça n’existe pas. Même la fille la plus moche du monde reçoit 1 pour la participation. Elle a beau minorer, ça reste un être humain, 0 c’est pour les animaux. »

Autant vous dire qu’après deux minutes d’un prétendu discours indigné pour défendre la gente féminine – que nous venions quand même de critiquer #etalorsonestdesfillesnon? – on s’est empressé de demander nos notes. Et oui, défendre la cause féminine c’est bien (pour notre conscience), mais connaître notre classement c’est mieux (pour notre ego). Sauf que manque de chance, nos copains jouent les effarouchées et nous répondent par un : « Non, non les filles, on ne note pas les amies… » Tu parles ! #etmonculcestducostello?

Qu’à cela ne tienne, puisqu’ils font les cachotiers, on va deviner nous-mêmes notre propre classement. Comment ? En observant les notes qu’ils attribuent aux autres:

« Elle c’est un 6 : beaux yeux, fesses fermes, elle cumule. Mais pas plus parce qu’elle a un début de double menton. »

« Elle ? 2. Longue chevelure blonde, mais sans ça elle n’a rien. Vous l’imaginez tête rasée ? Suivante ! »

« Celle-là, là-bas, 4. Bouche pulpeuse et longues jambes, c’est OK. Mais ses sourcils broussailleux, BWARK. »

« Celle qui promène son chien là, 1, pas plus ! Les mèches ratées, les vêtements informes et l’air suicidaire : THE trio perdant ! »

Devant le massacre, on décide d’arrêter notre analyse là. Finalement on ne va pas trop chercher à savoir nos notes, le choc pourrait être violent. Et puis les garçons il faut savoir leur laisser un peu d’espace, ne pas les brusquer, leur faire croire qu’ils ont le dernier mot. Ça les conforte dans leur rôle de sexe fort #machomachoman.

Surtout que ce qu’on ne leur dit pas, c’est que nous aussi on a un classement, et que le nôtre, il passe largement sous la barre du 0. Tout le monde y passe, des illustres inconnus aux stars planétaires. D’ailleurs, juste pour l’exemple, Hoang, le nouveau télétubbies de M6 il atteint facilement -7, combo surpoids et voix nasillarde oblige. Ah, et on note nos amis aussi, et sans états d’âmes. Comme ça vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus messieurs.

3 commentaires:

  1. Hahaha Hoang c'est à peine un humain, il peut passer sous le 0...

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  2. Patrick + 50?
    Zac +25?

    Queen S

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  3. #etmonculcestducostello? aisément le meilleur tag du monde.

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